Dossier spécial COP27 : SONYA a participé à la COP à Charm el-Cheikh aux côtés de l’Agence Universitaire de la Francophonie

En tant que lauréate du Prix de thèses francophones de prospective pour ses travaux de recherche sur le rôle de la prospective dans la connaissance et la gouvernance du problème climatique, Aurore Fransolet, chercheuse postdoctorante à SONYA, a été invitée à prendre part à un side-event organisé par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) au Pavillon de la Francophonie à Charm el-Cheikh. Elle y a présenté et discuté ses recherches dans le cadre d’une table ronde d’enseignants-chercheurs portant sur le rôle de la recherche académique dans la mise en œuvre d’actions pour faire face au problème climatique. Le débat animé par l’AUF mettait en dialogue plusieurs membres de la francophonie scientifique engagés dans la lutte contre les changements climatiques.

Aurore a tout d’abord mentionné les rôles conceptuels et processuels de la prospective* dans la gouvernance du problème climatique observés via ses recherches empiriques sur les scénarios bas-carbone. Elle a évoqué les mécanismes par lesquels les exercices de prospective bas-carbone contribuent à changer les cadres cognitifs des acteurs de la gouvernance climatique, ainsi que le rôle des processus participatifs dans ces changements. Sur cette base, Aurore a mis en évidence la pertinence de concevoir la prospective comme un outil visant à faciliter la formation d’imaginaires collectifs de futurs désirables susceptibles de contribuer à des transformations vers une société bas-carbone.

Outre le rôle de la prospective dans les transformations vers une société bas-carbone, Aurore a mis en exergue les limites des pratiques courantes de prospective appliquées au problème climatique et leurs répercussions politiques. Elle a notamment mentionné les limites des scénarios bas-carbone reposant sur des approches exclusivement quantitatives et « expertales » et montré, sur cette base, la nécessité de développer des approches quali-quantitatives interdisciplinaires hybridant des savoirs « experts » et « profanes ».

En guise de conclusion, Aurore a présenté la proposition visant à mieux positionner la prospective comme outil de connaissance et de gouvernance du problème climatique élaborée dans sa thèse : Développer une prospective dialogique au service de transformations en catastrophe vers une société bas-carbone.

Deux autres projets étaient également mis en avant lors de cette table ronde : GEOACT, un projet visant à mettre en place des living labs pour co-construire des connaissances sur les changements climatiques et les risques environnementaux dans la région des Caraïbes et le programme développé par le Green Office de l’Université de Liège pour engager les communautés universitaires dans l’action face aux changements climatiques.

Ce partage d’expertises et d’expériences a permis de mettre en lumière différents rôles que peuvent jouer la recherche et l’enseignement universitaire dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. Le dialogue entre les différents intervenants a aussi pointé la nécessité de renforcer l’interdisciplinarité, d’impliquer activement les acteurs concernés, de favoriser l’innovation sociale et de stimuler l’imagination pour faire face au problème climatique.

* La prospective correspond à une approche (1) orientée vers l’action politique, (2) considérant que les futurs sont multiples, incertains et potentiellement en rupture avec le présent, et (3) visant à imaginer et à explorer des images alternatives du futur.